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Femmes aux foyers

Etre une femme en situation précaire sous entend une insécurité quasi constante dans la rue. A Marseille des centres d’accueil et d’hébergement tentent de leur apporter protection et soutien.

 

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Au jour le jour

 

   aire sa lessive. Prendre une douche. S’asseoir au soleil devant un bon café… Autant de gestes quotidiens que l’accueil de jour pour femmes, La Fontaine-Saint Vincent, tente de rendre accessibles. Depuis 1994 l’association offre un accès à l’hygiène à une vingtaine de femmes démunies par jour. L’accueil propose de nombreuses animations pour recréer un lien social collectif avec ces personnes grâce à des ateliers couture, penture… “Pour beaucoup de femmes, nous sommes leur deuxième maison”, explique Marie-Thérèse Prud’homme, gérante du lieu. Ouvert désormais uniquement les lundis, mercredis et vendredis, faute de bénévoles, l’accueil de jour organise aussi des sorties, après-midis de jeux pour les enfants et une kermesse, à la fin du mois de mai. Les femmes y vendent leurs tableaux où ouvrages textiles. De tous les âges, de toutes les cultures, elles sont accueillies à bras ouvert. “On exige qu’elles viennent avec un papier d’une assistante sociale pour que l’on connaisse leur histoire et leur besoin, mais nous ne refusons personne pour autant”, précise Marie-Thérèse Prud’homme.

A l’école des femmes

 

Depuis deux ans, les femmes isolées ont quitté la mixité du Centre d’Hébergement d’Urgence (UHU) de la Madrague Ville et peuvent trouver refuge pour la nuit dans l’ancienne école de Saint-Louis. Prêtée par la ville de Marseille et gérée par l’Armée du Salut, la structure est restée en l’état. Seulement quatre WC et deux douches pour près de cinquante femmes. Collectivité et proximité sont de rigueur chaque soir, mais offre en contrepartie un peu de chaleur, un repas, un lit et surtout, la sécurité. Psychologue, assistant social, infirmière se succèdent dans le petit bureau du dernier étage qui sert également de vestiaire pour femmes dans le besoin. 

Photos Virginie Lecable

“Le bâtiment semble grand, mais finalement nous manquons de place,” explique le gérant Philippe Le Rendu. Depuis le 21 janvier dernier, l’école ouvre ses porte à 15h, au lieu de 17h. Les pensionnaires changent d’un jour sur l’autre, difficile pour l’équipe d’établir un suivi ou même de savoir combien elles seront chaque soir. Qui dit vie en communauté dit bien souvent aussi vol et violence dans ces milieux instables, d'extrême pauvreté. A ce sujet, la direction se veut stricte, “nous offrons un accueil inconditionnel mais pas à n’importe quelles conditions,” rappelle Philippe Le Rendu, “s’il faut exclure une personne pour le bien-être et la sécurité des 40 autres, je le fais”. Ces dernier temps, l’établissement pour femmes fait rarement salle comble, une bonne nouvelle aux yeux du dirigeant.

Photos Virginie Lecable

L’héritage Jane Pannier

 

Depuis 1948, plus de mille accidentées de la vie, marginales ou violentées sont accueillies chaque année au sein de la Maison de la Jeune Fille du Centre Jane Pannier. Le refuge est partagé entre chambres individuelles, salles de bain, cuisines, pièce de vie... “Notre but est de pouvoir garantir un accueil inconditionnel aux femmes majeures qui viennent ici”, explique Olivier Landes, directeur de la structure depuis 1987. Ouvert sept jour sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, l’établissement pour ces femmes démunies, leur permet de constituer de nouveaux projets avec une équipe, de créer un dossier ainsi qu’un suivi, “nous disposons en tout de 45 lits, en comptant les cinq lits halte soin santé destinés aux femmes vivant dans la rue et avec de grave problèmes de santé et nécessitant un traitement mais pas nécessairement une hospitalisation, poursuit le directeur, nous laissons cinq places à disposition du 115, pour les cas d’urgence. En général, les femmes restent deux mois ici, dans un premier temps”. En réalité, les résidentes peuvent rester tant qu’elles en ont besoin, à condition de réellement vouloir s’en sortir, “régulièrement, on fait le point avec elles. Chaque femme travaille avec un éducateur social référent, qui l’accompagnera le temps nécessaire”, développe Olivier Landes. Le directeur explique qu’en vingts ans, la population de femmes dans des situations d’urgence, livrées à elles même dans la rue ou victime de violence “s’est multipliée par dix, mais nous n’avons pas plus de place qu’avant. Rentrer à Jane Pannier demande parfois d’attendre près de six mois… ”

 

 

Elisa Philippot

AllôMairie : 04 95 04 58 58

Urgences : 115

SAMU Social de Marseille

 

Institut Européen de Journalisme de Marseille

© 2014 par les étudiants     de l'IEJ Marseille

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