Un gymnase pour l’hiver
itué au cœur du quartier de La Calade, le gymnase Santi troque chaque hiver les équipements sportifs pour les lits de camp. Dans ses allures de dortoir, le bâtiment accueille lors du plan hivernal une cinquantaine de sans abris. "On est là pour discuter avec eux, leur offrir un café. Ça leur fait chaud au cœur". Tel est le quotidien de Mathieu Zinciryan, vacataire depuis les fêtes de Noël au gymnase Senti. Réquisitionné chaque année durant trois mois pour le plan hivernal, l’établissement fait cette saison quelques heures supplémentaires. En cause, le transfert d’une cinquantaine de sans-abris vers le gymnase suite à l’incendie déclaré début avril à l’UHU de La Madrague Ville.
Entre les dizaines de lits de camp alignés les uns à côtés des autres, les affaires de chacun jonchent le sol. Le chauffage, lui, tourne à plein régime. Accueil de nuit, douches, produits d’hygiène et tisanerie, le gymnase est devenu un vrai lieu de vie et d’échange. Des règles de vie ont été mises en place pour faciliter la vie en communauté : pas d’animaux ou extinction des feux à 22h30, entre autres. "S’il y a un souci avec une personne, elle est réorientée ailleurs. Mais si nous respectons les hébergés, ils nous respectent aussi" observe Mathieu Zinciryan. "Ils sont déjà contents de venir dormir ici. Ils peuvent discuter entre eux, se doucher…". Il arrive même que des liens se tissent avec le personnel sur place : "on échange, on rigole ensemble…".
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![]() Les SDF discutent à l'abri du froid |
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![]() La taille du gymnase permet d'accueillir un grand nombre de sans-abri |
![]() Chacun a son petit coin avec son lit et ses affaires |
![]() Chaque matin, un petit déjeuner est offert à tous |
![]() Fruits, biscuits et café sont bienvenus pour les sans-abri |
![]() Le gymnase comporte des sanitaires avec douches et toilettes que les sans-abri peuvent utiliser |
Photos Virginie Lecable
Ouvert dès 18 heures, le gymnase referme ses portes à l'aube, le temps d’un nettoyage et d’un rangement avant d’accueillir de nouveaux visages, quelques heures plus tard. "La plupart des hébergés travaille pendant la journée, d'autres sont malheureusement dans la délinquance". Jeunes pour la majeure partie, ces derniers retourneront à l'UHU de La Madrague-Ville une fois les travaux de rénovation bouclés.
Mathieu Lauricella