La Madrague, en pleine mutation
ouchée par un incendie début avril, l’Unité d’Hébergement d’Urgence (UHU) de La Madrague est en plein chantier de rénovation. Près de la moitié des hébergés ont été transférés vers d’autres sites. Mais certains sont encore présents au sein du centre, qui change peu à peu de visage. Non loin du marché aux puces, le bâtiment principal de l'UHU porte encore les stigmates de l'incendie déclaré quelques semaines plus tôt. Une immense trace noire s’étend sur l'une des larges fenêtres du dernier étage jusqu'au toit. Dans quelques semaines, le centre fera peau neuve, mais pour l’heure, le bâtiment principal reste indisponible. La centaine de sans-abris, non transférés vers le gymnase, sont provisoirement logés dans des bungalows de fortune. Pour prendre soin de ce monde, l'équipe sur place ne rechigne jamais. Une douzaine d'accueillants se relaient quotidiennement, ainsi que six veilleurs de nuit et deux travailleurs sociaux. Une machine bien huilée, chargée d'accueillir les hébergés, transportés chaque jour par le Samu Social. Un service médical est également présent pour épauler l'équipe en place, composé de deux infirmières et d'un médecin vacataire. Un psychologue donne également des consultations une fois par semaine. "Avec toute l'équipe, on peut aller de l'avant ; on réfléchit à un mieux-être pour chacun et à un meilleur accompagnement", explique Carine Ortega, chef de service à l’UHU.
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![]() Le bâtiment principal de l'UHU en pleine rénovation |
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![]() En attendant les rénovations du bâtiment principal, les sans-abri sont installés dans des préfabriqués |
![]() Les box entourent une agréable petite cour |
![]() Un service médico - social est proposé aux SDF de l'UHU |
![]() Les infirmières de La Madrague réalisent plusieurs auscultations par jour |
![]() Le réfectoire permet aux sans-abri de manger correctement |
![]() L'UHU contient aussi un chenil pour les animaux des sans-abri |
![]() Le chenil de La Madrague recueille nombre d'animaux domestiques |
Photos Canèle Bernard
Une volonté traduite par la rénovation quasi totale du centre et par de nouvelles initiatives. Une salle de détente avec des livres et des cours d'alphabétisation est en préparation, pour ceux qui le souhaitent. Ce centre a aussi la particularité de posséder un chenil, un atout pour convaincre certains SDF à venir s’abriter sans se séparer de leur compagnon à quatre pattes. Comme au gymnase, les relations entre le personnel et les hébergés sont amicales. "Il n'y a pas plus de violence qu'ailleurs. Les gens vivent en groupe ici, et cela se passe très bien avec les salariés". L'UHU peut ainsi se remettre en douceur de l'incendie et envisager des jours bien meilleurs.
Mathieu Lauricella